Pardonnez
cette vision noire et absolue, pardonnez ce cauchemar qui sera la totalité de
ce texte mais la réalité nous appelle. Nous faisons l'autruche depuis trop
longtemps en Haïti et nous allons le payer cher sur encore quatre décennies. Le
drame qui se passé à l’Arcahaie est juste un nouveau pion qui avance sur
l'échiquier du grand projet de l'annihilation
de la nation haïtienne. Nous allons encore perdre de nombreuses villes dans ce
même scénario macabre.
La capitale
est, dans tous les rapports de l'ONU, définie comme à 85% sous contrôle des
gangs. Quels sont les 15% restants ? Quelques recoins de Petion-Ville, la
commune de Delmas plutôt le Haut-Delmas ,les quelques régions de Turgeau,
Bourdon, Canape-Vert. Le pire dans tout cela c'est que la capitale est encerclée.
La seule voie non contrôlée par les gangs est le flux aérien et pourtant ils
ont la capacité de l'entraver. Il suffit de quelques coups de feux aux aéronefs
ou sur l'aéroport pour la faire fermer. Il est impossible d'entrer ou de sortir
de la zone métropolitaine par voie terrestre sans aller à la rencontre des
groupes armés.
LE MAL S'ALLIE AU MAL
Faire la paix
? Il est facile de le dire mais comment le faire est une tout autre affaire. Les
gangs ont compris que leur survie dépend de leur force et leur force de leur
union ou alliance. Finir les guerres entre gangs, tous deviennent frères dans
une même coalition. Une coalition d'abord régionale pas loin de devenir
nationale. Des dialogues sont signalés entre VIV ANSANM ,les groupes
de l'Artibonite et même certaines villes de provinces.
La percée de
l'Arcahaie et le massacre de Pont-Sondé démontrent la création de ramifications
et d'échanges entre les groupes. Si Mirebalais se révèle difficile malgré les
différents stratégies d'encerclement et d'harcèlement employés par les gangs, Arcahaie
semble plus facile à conquérir. Secret de polichinelle, le bas de l'Artibonite
était déjà connu comme étant une région sanglante sous l'ivresse de plusieurs
chefs de gangs. Sur les réseaux sociaux, les gens supplient déjà de ne pas
provoquer les gangs en leur lançant le défi de fouler certaines régions car ils
sont désormais le symbole du monopole de la violence perdue par l’État haïtien
(perdu ou donné ou vendu qui sait ).
Il est
inévitable que VIV ANSANM est la compréhension que tous les bandits du pays
vont nécessairement s'allie, s'entraider et se livrer à la conquête de la
totalité des 27 750 kilomètres carrées de la République d'Haïti. Alors, faut-il
faire la paix ? Comment faire la paix avec des hommes qui vivent du pillage, du
kidnapping, du racket, du trafic d'armes, de drogues et d'organes? De quoi
vivront-ils s’ils cessent ces activités ? Pour répondre, la réponse n'est rien
d'autre que des recettes de l'État car en Haïti tout le monde vit des recettes
de l'État du bourgeois jusqu'au plus petit fonctionnaire.
Le
porte-parole du groupe VIV ANSANM ne cesse de faire croire
dans ses interventions que le groupe n'a aucune velléité expansionniste,
pourtant le gain de territoire est la plus grande économie du banditisme.
Chaque "petit soldat" porte cette envie d'avoir son quartier
et son territoire à lui. Chacun a envie d'être craint, de diriger, de vivre la
grande vie. Alors, il faut évidemment aller vers la conquête. Il faut recruter
pour faire la force du nombre. Il faut acheter plus d'armes, plus de munitions
et la roue tourne. Le cercle infernal haïtien continue.
LES ARMES, LES HOMMES ET
L'ARGENT
Une course
aux armes est lancée en Haïti depuis 1991. Quotidiennement, plusieurs permis de
port et de détentions d'armes sont signés dans les directions départementales
de la police sans réelle analyse ou consultation du casier du demandeur. Chaque jour, des armes traversent
nos frontières. Une course à l'armement silencieuse s'opère: policiers,
militaires, agents de la BSAP, particuliers, bandits. Tout s'achète, tout se
vend. Une guerre se prépare et seuls les plus lucides la voient venir.
Beaucoup de
jeunes haïtiens dans la diaspora, amoureux du luxe et du train de vie facile,
beaucoup de nos jeunes partis à travers le Programme
Humanitaire s'intégrent dans le malheureux schéma du trafic d'armes. Un
pistolet usagé acheté 40$ US dans un magasin aux États-Unis se vend 900$ US
dans les villes de province. Une grande partie de la diaspora crée leur
richesse dans le malheur d’Haïti. Ils sont nombreux sur les réseaux sociaux à
présenter les gangs comme des révolutionnaires et les porteurs de la solution
nécessaire à l'éclatement social.
Certains
croient que la geurre qui se fait actuellement face aux gangs est une affaire
d'armes et de munitions. Faux, tout est question d'argent. Chaque victoire des
gangs est la révélation de cette motivation d'un groupe d'hommes armés vivant
du crime face à un Etat et un ensemble d'institutions
qui ne gagnent rien à lutter face au crime par faute d'intelligence et
d'imagination. Pour conquérir des territories, les gangs sont prêts à payer, à
soudoyer, à acheter des gens et des choses quand en face le renseignement de la
police et de la Primature se dépense dans les hôtels et les
restaurants. La société est en train de trahir ses valeurs face à l'argent des
gangs; femmes, hommes, enfants, policiers, politiciens .
DE L'ARGENT AU POUVOIR ,DE LA
VIOLENCE AU POUVOIR
Tout ce qui
ne grandit pas meurt. VIV ANSANM ne cesse de grandir à une
vitesse exponentielle, plus vite même que certaines institutions étatiques.
Cette croissance en nombre et en matériels exige la conquête, le recrutement et
de l'organisation. Ils doivent contrôler les routes, avoir accès au frontières,
contrôler la mer sinon ils ne pourront pas honorer certaines activités liées soit au trafic d'armes, de drogues ou
d'organes à l'échelle internationale.
La création
de l'UVD démontre clairement le passage des gangs à une structure paramilitaire
organisée identique aux FARC. Ils veulent devenir autonomes, structurés et
créer un État dans l'État. Et peut-être même s’il le faut à devenir l'État. Ils
doivent parvenir à mettre l'État à genoux pour accéder à travers des
négociations à la scène politique de manière claire et officielle. Le contrôle
de territoire leur rend indispensable en cas d'élections. Chaque chef de
territoire dira aux citoyens de la zone qui lui est assujettie, qui voter et
qui ne pas voter. S’il se peut, en mettant les institutions à genoux, des bandits
pourraient même devenir officiellement candidats ou dire ouvertement le
candidat qu'ils soutiennent.
DE L'ARCHAIE AU CAP-HAÏTIEN
Dans notre
petite histoire, il n'existe que peu de modèle de résistance qui ont réussis
face aux gangs, l'exemple de Mirebalais. Iil n'existe qu'un seul territoire
récupéré; la commune de Gressier. Tous les autres lieux attaqués par les gangs
ont fini par la longue (9mois pour Carrefour Feuilles ) à être conquis. Aujourd'hui,
c'est le tour du quartier de Solino. Les
gangs sont motivés car ils ont tout à gagner dans leurs manoeuvres.
Aucun plan de
sécurité n'a été défini par qui que ce soit au niveau de l'État sur comment
récupérer les territoires perdus et faire face au phenomena. Chaque acteur
politique vient panser une plaie en enlevant le bandage d'une autre. À savoir que même certains ministres et
directeurs généraux ont mis leurs bureaux dans des hôtels de Petion-Ville.
Chaque événement national, chaque grande date est un jeu de cache-cache où les
VIP sautent à bord de leurs véhicules blindés et quittent en vitesses les lieux
de cérémonie sous les coups de détonations.
Aucun plan
n'a été établi pour défendre la nation face à ce phenomena. Pourtant tout
démontré qu'un plan a été fait contre nous. Les armes se cachent dans nos
campagnes. L'insécurité grandit dans tous les departments. La République
Dominicaine déporte des milliers d'hommes et de femmes. VIV ANSANM avance, fait
des alliances partout et surtout il avance petit à petit, se tentacularise. De
par l'Archaie jusqu'à Gonaïves et l'Estère qui vit déjà l'horreur, de
Gros-Morne à Port-de-Paix, de Mariani à Miragoane, de Saut d'Eau à Pignon et
Saint-Raphaël. Ne soyez pas optimistes ,ils marcheront et ils seront partout si
leurs pieds ne sont pas coupés.
ET LA BSAP DANS TOUTE CETTE
HISTOIRE
Aimée par une
partie de la population pour leur bravoure lors de la construction du canal à
Ouanaminthe, détestée par d'autres pour les actes arbitraires subis de la part de
certains membres de ce corps, la BSAP a
désobéi aux ordres des autorités de l'État et même Jeantel Joseph, ancien
directeur de l'ANAP, n'avait aucun contrôle sur la BSAP. Chaque groupe est
unique et indépendant. La BSAP n'est pas une et indivisible. Il est impossible
de transférer un agent du BSAP Nord à Jacmel. Il ne sera pas intégré au nouveau
groupe.
Dans chaque
région du pays, des particuliers financent leur BSAP à eux. La BSAP ne reçoit
et n'a reçu de l'État haïtien que son nom et la légalisation de chaque arme.
Pas de salaire, pas de subvention, rien du tout. La BSAP est payee, moyennant
des services rendus à des particuliers, par le support de la diaspora. Ce qui
fait que la BSAP peut désobéir facilement aux autorités étatiques.
Rancunière à
certaines régions face à la police, unie avec elle dans d'autres lieux. L'avenir
de la BSAP est incertaine dans la guerre à venir. Le porte-parole du VIV
ANSANM a déjà menacé la BSAP car ils ont refusé de le rejoindre dans sa
fausse révolution. Jimmy Cherizier a déjà mis la BSAP dans sa liste de
prochaines victimes. La guerre promet d'être longue et terrifiante. La BSAP est
obligée de rejoindre le peuple pour continuer à se vendre comme indigène et
valeureuse.
Auteur
Inconnu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire