DANS 5 ANS, VIV ANSANM SERA AU PORTES DU CAP-HAÏTIEN
Pardonnez ce pessimisme ou cette vision fataliste mais comme disent les haïtiens depuis toujours :"l'espoir fait vivre " ou "Pito nou lèd nou la" or dans notre histoire l'espoir nous a jamais rien rapporté. Il ne suffit pas d'espérer , d'attendre le miracle mais il faut travailler à la réalisation du miracle. Cette incompréhension de la formule réelle de l'équation de la vie fait que l'espoir haïtien est un espoir vain ,mort-né sans embryon.

Pardonnez cette vision noire et absolue, pardonnez ce cauchemar qui sera la totalité de ce texte mais la réalité nous appelle. Nous faisons l'autruche depuis trop longtemps en Haïti et nous allons le payer cher sur encore quatre décennies. Le drame qui se passé à l’Arcahaie est juste un nouveau pion qui avance sur l'échiquier du grand projet de l'annihilation de la nation haïtienne. Nous allons encore perdre de nombreuses villes dans ce même scénario macabre.

La capitale est, dans tous les rapports de l'ONU, définie comme à 85% sous contrôle des gangs. Quels sont les 15% restants ? Quelques recoins de Petion-Ville, la commune de Delmas plutôt le Haut-Delmas ,les quelques régions de Turgeau, Bourdon, Canape-Vert. Le pire dans tout cela c'est que la capitale est encerclée. La seule voie non contrôlée par les gangs est le flux aérien et pourtant ils ont la capacité de l'entraver. Il suffit de quelques coups de feux aux aéronefs ou sur l'aéroport pour la faire fermer. Il est impossible d'entrer ou de sortir de la zone métropolitaine par voie terrestre sans aller à la rencontre des groupes armés.

LE MAL S'ALLIE AU MAL

Faire la paix ? Il est facile de le dire mais comment le faire est une tout autre affaire. Les gangs ont compris que leur survie dépend de leur force et leur force de leur union ou alliance. Finir les guerres entre gangs, tous deviennent frères dans une même coalition. Une coalition d'abord régionale pas loin de devenir nationale. Des dialogues sont signalés entre VIV ANSANM ,les groupes de l'Artibonite et même certaines villes de provinces.

La percée de l'Arcahaie et le massacre de Pont-Sondé démontrent la création de ramifications et d'échanges entre les groupes. Si Mirebalais se révèle difficile malgré les différents stratégies d'encerclement et d'harcèlement employés par les gangs, Arcahaie semble plus facile à conquérir. Secret de polichinelle, le bas de l'Artibonite était déjà connu comme étant une région sanglante sous l'ivresse de plusieurs chefs de gangs. Sur les réseaux sociaux, les gens supplient déjà de ne pas provoquer les gangs en leur lançant le défi de fouler certaines régions car ils sont désormais le symbole du monopole de la violence perdue par l’État haïtien (perdu ou donné ou vendu qui sait ).

Il est inévitable que VIV ANSANM est la compréhension que tous les bandits du pays vont nécessairement s'allie, s'entraider et se livrer à la conquête de la totalité des 27 750 kilomètres carrées de la République d'Haïti. Alors, faut-il faire la paix ? Comment faire la paix avec des hommes qui vivent du pillage, du kidnapping, du racket, du trafic d'armes, de drogues et d'organes? De quoi vivront-ils s’ils cessent ces activités ? Pour répondre, la réponse n'est rien d'autre que des recettes de l'État car en Haïti tout le monde vit des recettes de l'État du bourgeois jusqu'au plus petit fonctionnaire.

Le porte-parole du groupe VIV ANSANM ne cesse de faire croire dans ses interventions que le groupe n'a aucune velléité expansionniste, pourtant le gain de territoire est la plus grande économie du banditisme. Chaque "petit soldat" porte cette envie d'avoir son quartier et son territoire à lui. Chacun a envie d'être craint, de diriger, de vivre la grande vie. Alors, il faut évidemment aller vers la conquête. Il faut recruter pour faire la force du nombre. Il faut acheter plus d'armes, plus de munitions et la roue tourne. Le cercle infernal haïtien continue.

LES ARMES, LES HOMMES ET L'ARGENT

Une course aux armes est lancée en Haïti depuis 1991. Quotidiennement, plusieurs permis de port et de détentions d'armes sont signés dans les directions départementales de la police sans réelle analyse ou consultation du casier du  demandeur. Chaque jour, des armes traversent nos frontières. Une course à l'armement silencieuse s'opère: policiers, militaires, agents de la BSAP, particuliers, bandits. Tout s'achète, tout se vend. Une guerre se prépare et seuls les plus lucides la voient venir.

Beaucoup de jeunes haïtiens dans la diaspora, amoureux du luxe et du train de vie facile, beaucoup de nos jeunes partis à travers le Programme Humanitaire s'intégrent dans le malheureux schéma du trafic d'armes. Un pistolet usagé acheté 40$ US dans un magasin aux États-Unis se vend 900$ US dans les villes de province. Une grande partie de la diaspora crée leur richesse dans le malheur d’Haïti. Ils sont nombreux sur les réseaux sociaux à présenter les gangs comme des révolutionnaires et les porteurs de la solution nécessaire à l'éclatement social.

Certains croient que la geurre qui se fait actuellement face aux gangs est une affaire d'armes et de munitions. Faux, tout est question d'argent. Chaque victoire des gangs est la révélation de cette motivation d'un groupe d'hommes armés vivant du crime face à un Etat et un ensemble d'institutions qui ne gagnent rien à lutter face au crime par faute d'intelligence et d'imagination. Pour conquérir des territories, les gangs sont prêts à payer, à soudoyer, à acheter des gens et des choses quand en face le renseignement de la police et de la Primature se dépense dans les hôtels et les restaurants. La société est en train de trahir ses valeurs face à l'argent des gangs; femmes, hommes, enfants, policiers, politiciens .

DE L'ARGENT AU POUVOIR ,DE LA VIOLENCE AU POUVOIR

Tout ce qui ne grandit pas meurt. VIV ANSANM ne cesse de grandir à une vitesse exponentielle, plus vite même que certaines institutions étatiques. Cette croissance en nombre et en matériels exige la conquête, le recrutement et de l'organisation. Ils doivent contrôler les routes, avoir accès au frontières, contrôler la mer sinon ils ne pourront pas honorer certaines activités liées  soit au trafic d'armes, de drogues ou d'organes à l'échelle internationale.

La création de l'UVD démontre clairement le passage des gangs à une structure paramilitaire organisée identique aux FARC. Ils veulent devenir autonomes, structurés et créer un État dans l'État. Et peut-être même s’il le faut à devenir l'État. Ils doivent parvenir à mettre l'État à genoux pour accéder à travers des négociations à la scène politique de manière claire et officielle. Le contrôle de territoire leur rend indispensable en cas d'élections. Chaque chef de territoire dira aux citoyens de la zone qui lui est assujettie, qui voter et qui ne pas voter. S’il se peut, en mettant les institutions à genoux, des bandits pourraient même devenir officiellement candidats ou dire ouvertement le candidat qu'ils soutiennent.

DE L'ARCHAIE AU CAP-HAÏTIEN

Dans notre petite histoire, il n'existe que peu de modèle de résistance qui ont réussis face aux gangs, l'exemple de Mirebalais. Iil n'existe qu'un seul territoire récupéré; la commune de Gressier. Tous les autres lieux attaqués par les gangs ont fini par la longue (9mois pour Carrefour Feuilles ) à être conquis. Aujourd'hui,  c'est le tour du quartier de Solino. Les gangs sont motivés car ils ont tout à gagner dans leurs manoeuvres. 

Aucun plan de sécurité n'a été défini par qui que ce soit au niveau de l'État sur comment récupérer les territoires perdus et faire face au phenomena. Chaque acteur politique vient panser une plaie en enlevant le bandage d'une autre.  À savoir que même certains ministres et directeurs généraux ont mis leurs bureaux dans des hôtels de Petion-Ville. Chaque événement national, chaque grande date est un jeu de cache-cache où les VIP sautent à bord de leurs véhicules blindés et quittent en vitesses les lieux de cérémonie sous les coups de détonations.

Aucun plan n'a été établi pour défendre la nation face à ce phenomena. Pourtant tout démontré qu'un plan a été fait contre nous. Les armes se cachent dans nos campagnes. L'insécurité grandit dans tous les departments. La République Dominicaine déporte des milliers d'hommes et de femmes. VIV ANSANM avance, fait des alliances partout et surtout il avance petit à petit, se tentacularise. De par l'Archaie jusqu'à Gonaïves et l'Estère qui vit déjà l'horreur, de Gros-Morne à Port-de-Paix, de Mariani à Miragoane, de Saut d'Eau à Pignon et Saint-Raphaël. Ne soyez pas optimistes ,ils marcheront et ils seront partout si leurs pieds ne sont pas coupés.

ET LA BSAP DANS TOUTE CETTE HISTOIRE

Aimée par une partie de la population pour leur bravoure lors de la construction du canal à Ouanaminthe, détestée par d'autres pour les actes arbitraires subis de la part de certains membres de ce corps,  la BSAP a désobéi aux ordres des autorités de l'État et même Jeantel Joseph, ancien directeur de l'ANAP, n'avait aucun contrôle sur la BSAP. Chaque groupe est unique et indépendant. La BSAP n'est pas une et indivisible. Il est impossible de transférer un agent du BSAP Nord à Jacmel. Il ne sera pas intégré au nouveau groupe.

Dans chaque région du pays, des particuliers financent leur BSAP à eux. La BSAP ne reçoit et n'a reçu de l'État haïtien que son nom et la légalisation de chaque arme. Pas de salaire, pas de subvention, rien du tout. La BSAP est payee, moyennant des services rendus à des particuliers, par le support de la diaspora. Ce qui fait que la BSAP peut désobéir facilement aux autorités étatiques.

Rancunière à certaines régions face à la police, unie avec elle dans d'autres lieux. L'avenir de la BSAP est incertaine dans la guerre à venir. Le porte-parole du VIV ANSANM a déjà menacé la BSAP car ils ont refusé de le rejoindre dans sa fausse révolution. Jimmy Cherizier a déjà mis la BSAP dans sa liste de prochaines victimes. La guerre promet d'être longue et terrifiante. La BSAP est obligée de rejoindre le peuple pour continuer à se vendre comme indigène et valeureuse.

 

Auteur Inconnu.

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